Le jour à prit le cap des Océans de cendres.
Il est fou le soleil qui danse sur son lit
De mousses embrunies et ne voit point descendre,
Au-dessus de la mer le crâne d’Ophélie...
De ses doigts sûrs et secs elle sème l'obole,
Entre les lèvres bleues de la pauvre Ophélie :
Noire hostie de Caron, Ô Mort ! et ton symbole,
Au-dessus de la mer mire son front pâli ;
Lune astre des tombeau et image des ventres,
Se mêle à ta beauté la beauté d’Ophélie,
Livide, et ton œil rond et sérieux se déplie
Au-dessus de la mer calme où baillent les Antres.
Si tristes sont au ciel les jardins de Sémire,
Où les touffes fourbues des fleurs, leur brillement,
Tombe sur Ophélie et font sinistrement,
Au-dessus de la mer ou son crâne de cire
Baigne dans les flots noirs, luire ses pauvres dents.
Dieu ! Si triste est le soir que, sur sa joue la larme
D'un Oiseau, lentement, d'un chant plaintif se meurt.
Se démâtent au ciel les nuages et s'arment,
Pareils à des canons, d'un orage grondeur...
Je voyais les roulis et l'écume et les joutes,
Au-dessus de la mer des vaisseaux de fumées ;
Les sourires des proues : je voyais s'allumer
De violentes fleurs dans le ventre des soutes !
Les violettes splendeurs en torche s'élançaient,
Vers les troupeaux d'oiseaux déchirés par les foudres,
Cependant que sur l'onde, éclatée par les poudres,
Entre les bras des vents notre Ophélie dansait...
Sur tes hanches en troupeau, Ô mer aux larmes dives !
Porte notre Ophélie qui dort si noblement,
- Ses mains, longs fils d'étoile en traîne bellement -
Au-dessus de la mer, porte la doucement
vers la paix désirée du Jardin des olives...
Il est fou le soleil qui danse sur son lit
De mousses embrunies et ne voit point descendre,
Au-dessus de la mer le crâne d’Ophélie...
De ses doigts sûrs et secs elle sème l'obole,
Entre les lèvres bleues de la pauvre Ophélie :
Noire hostie de Caron, Ô Mort ! et ton symbole,
Au-dessus de la mer mire son front pâli ;
Lune astre des tombeau et image des ventres,
Se mêle à ta beauté la beauté d’Ophélie,
Livide, et ton œil rond et sérieux se déplie
Au-dessus de la mer calme où baillent les Antres.
Si tristes sont au ciel les jardins de Sémire,
Où les touffes fourbues des fleurs, leur brillement,
Tombe sur Ophélie et font sinistrement,
Au-dessus de la mer ou son crâne de cire
Baigne dans les flots noirs, luire ses pauvres dents.
Dieu ! Si triste est le soir que, sur sa joue la larme
D'un Oiseau, lentement, d'un chant plaintif se meurt.
Se démâtent au ciel les nuages et s'arment,
Pareils à des canons, d'un orage grondeur...
Je voyais les roulis et l'écume et les joutes,
Au-dessus de la mer des vaisseaux de fumées ;
Les sourires des proues : je voyais s'allumer
De violentes fleurs dans le ventre des soutes !
Les violettes splendeurs en torche s'élançaient,
Vers les troupeaux d'oiseaux déchirés par les foudres,
Cependant que sur l'onde, éclatée par les poudres,
Entre les bras des vents notre Ophélie dansait...
Sur tes hanches en troupeau, Ô mer aux larmes dives !
Porte notre Ophélie qui dort si noblement,
- Ses mains, longs fils d'étoile en traîne bellement -
Au-dessus de la mer, porte la doucement
vers la paix désirée du Jardin des olives...